Le berceau de la race charolaise

C'est là, en effet, que sont attestés, dès le XVIIe siècle, les premiers prés d'élevage et d'embouche et une population bovine aux effectifs limités, réputée pour son aptitude à l'engraissement, sous une robe souvent blanche, qui va devenir, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la race charolaise dont les caractéristiques sont fixées dans le livre généalogique ouvert en 1887 à Charolles.

La population bovine du Brionnais s'étend d'abord aux cantons voisins du Charolais. Au XVIIIe siècle, elle arrive dans les herbages du Nivernais, étape sur la route qui conduit certains emboucheurs et marchands de bestiaux brionnais vers les marchés de la capitale, en particulier au marché de Poissy.

Dans le même temps, la race charolaise gagne le Bourbonnais (Allier), la vallée de Germigny (Cher), l'Indre, l'Auxois (Côte-d'Or), la Loire, si bien qu'au milieu du XIXe siècle, elle occupe une place importante dans tout le centre de la France, remplaçant progressivement les autres races. La race est introduite en Vendée dans les années 1880, d'où elle gagne ensuite les Deux-Sèvres.

La charolaise connaît une expansion universelle au cours du XXe siècle. Quelques exportations ponctuelles sont réalisées dès la fin du XIXe siècle vers la Roumanie et la Russie et, au début du XXe siècle, vers l'Amérique du sud, Argentine, Brésil et Uruguay. Il faut cependant attendre les années 1960 pour que les envois de charolais à l'étranger deviennent importants et réguliers d'autant que la crise économique des années 1930 puis la Seconde Guerre mondiale freinent les échanges. La diffusion mondiale de la race connaît son apogée dans les années 1960-1970.

Elle est aujourd'hui présente dans 80 départements et dans plus de 70 pays à travers le monde.